vendredi 27 juillet 2012

Le voyage est une connasse



(Un jour, un mec a décidé que le nord c'était en haut. Ce sont des choses qui arrivent.)

    Récemment je pense pas mal à ce que ce voyage représente. Au-delà des cours et de l’acquisition d’un talent international de surf et de Koala management, un des objectifs du voyage c’était quand même l’expatriation, l’inconnu. Le fait de se prendre des coups de planche dans la tête, pour au final arriver à doubler le capital culture/expériences.

    Les derniers mois ont montré que ce processus est assez traître. L’Australie c’est quand même à l’envers de la France et à plus de 20 000 km (ce qui équivaut à presque 123 millions de saucisses de Francfort mises à bout !) selon une trajectoire de 180°. Je suis monté dans une cabine d’avion où j’ai passé un paquet d’heures. Après l’étape Singapour, je sors de la cabine d’avion à Brisbane, arrivant 170 ans après le premier colon européen. Oui, il faisait chaud et ces cons conduisent à gauche, mais la ville de Brisbane au premier abord c’est plein de bâtiments modernes, des voies de train, un gros fleuve, des McDos, une grande voie piétonne avec des magasins Adidas et des banques. Le réseau de taxis fluviaux (citycat) de la ville est exploité par Transdev, la boîte où j’ai fait mon dernier stage… C’est sur, je me fais réveiller la nuit par des opossums, mais quand je me lève, grâce à internet j’ai tout de suite les news de France, les infos sportives. Je parle aux gens comme si j’étais à Chamousset, j’ai même suivi tous les matches de Lyon en coupe d’Europe en direct à la TV. Je peux ensuite parler à mon coloc (en Français), gober 2 tartines de Nutella, etc. Les exemples sont légion, mais il y a beaucoup de fois où je ne ressens pas trop de changements, la mondialisation a quand même un caractère effrayant !

Et quand il y a des changements on ne réalise pas vraiment. Un étudiant comme moi qui est collé à une ville en Australie n’a qu’une envie dès que le temps se fait un peu plus libre : aller voir partout ailleurs. Parce que l’Australie, c’est pas tous les jours, et ça doit être énorme d’aller voir un peu partout. Je vais par exemple aller en juillet aller à Sydney, et peut-être Melbourne. Après tout, ce sont les villes les plus proches, c’est donc pas très loin. Après tout, c’est quoi Brisbane-Sydney ? Eh ben, c’est 2 fois Lyon-Barcelone, ou encore Lyon-Londres, Lyon-Vienne, Lyon-Prague, Lyon-Rome,… On pourra dire ce qu’on voudra, ça fait quand même beaucoup de saucisses.

    L’Australie est énorme, et les distances se dilatent©. En étant ici, tout le monde est inévitablement attiré par des voyages gargantuesques, traverser des centaines de kilomètres de désert pour aller voir une autre région. En Europe, la richesse culturelle et le potentiel de voyage sont sûrement 100 fois plus grands. En plus, l’euro et la liberté de circulation rendent la chose facile. Mais tout est tellement compact qu’on appréhende un peu les voyages en Europe, comme si cette densité était un obstacle. Ici je trouve que cette absence de pression donne envie d’aller partout. Paradoxalement, l’absence de civilisation rend peut-être la chose plus facile aussi !

Sans transition, la couette anti-pets.

    A part ça, je n’ai pas tant de choses palpitantes à raconter, vu que je travaille pas mal. Au rang des anecdotes on pourra caler ma blessure de surf avant même de toucher la planche pour la première fois : un « ami » est devant moi dans l’eau avec la planche, mais une vague lui fait lâcher prise, et bim, je me la prends (côté ailerons, sinon c’est pas drôle) dans la tronche. Rien de grave (enfin j’espère).

    Je suis allé voir un match de football australien et c’est un sport super bon (plus que le cricket), ça court de partout, c’est physique, et il y a du suspens.

    Je me suis trouvé un groupe avec lequel je répète une fois par semaine. Notre première salle de répète était une ode à la saleté et au chaos, les images parlent d’elles-mêmes.

    Dans 3 semaines à peu près, je suis en vacances pour un peu plus d'un mois. Je vais essayer de me trouver un job sur un bateau quelque part sur la côte est, affaire à suivre.

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