vendredi 27 juillet 2012

ARCHIVE E-MAIL : Quelques nouvelles de l'autre bout du monde


Bonjour, ou "Bula" en Fijien.
Je suis bien arrivé aux Fiji et ici l'internet est assez nul. De plus je travaille. Du coup je n'ai plus vraiment le temps de tenir à jour un blog construit avec plein de conneries des liens et des photos par dizaines. Du coup je vous tiens informés de mon actualité avec ce super long e-mail. Je devrais pouvoir uploader quelques photos dans une semaine ou 2.

Ce n’est pas envendant du poisson et des noix de coco qu’on conquiert le monde. Le peuple deFidji l’a compris il y a bien longtemps. Ce n’est d’ailleurs surement pasl’image que nous, européens, avons de ce pays. Il est 5h du matin, à l’aéroportinternational de Nadi. Je sors du vol arrivant de Los Angeles, accompagné parun charter de touristes américains en surpoids et en sur-âge armés de matérielde plongée. Pendant que nous faisons la queue pour passer la douane, un duo demusiciens en chemise rose fluo nous joue des chansons qui sonnent locales. Unefois dans le terminal, il y a autant d’arrivants que de Fidjiens qui sont làpour commercer. La grande battue à l’argent occidental commence dès l’aéroport,où les compagnies de bus et les taxis s’entretuent pour pouvoir transporter lesgens à leur hôtel. L’île principale des Fidji est faite de la sorte que lacapitale, Suva, est située au sud-est dans une région sujette à un climatconstamment pluvieux (constamment voulant dire ici tous les jours) et peu propice autourisme. La côte Est est protégée des pluies et a un nombre incalculabled’hôtels, stations balnéaires, plages… autour de la ville de Nadi. Le tourismeest tellement crucial que l’aéroport international n’est pas à côté de lacapitale, mais à Nadi. Fatigué par un voyage complètement absurde, je ne veuxpas me battre pour économiser quelques dollars et me fais vendre le premierticket de bus Nadi-Suva proposé. Le bus est très confortable et climatisé, maispas de chance, casse en chemin et un autre bus finira le trajet 2h plus tardque prévu. C’est ce qu’on appelle le « Pacific Time ». Je vais devoirapprendre qu’aucun horaire n’est strict et que les choses se font quand elles sefont, et non pas quand elles sont prévues.

Arrivé à Suva, undétail est frappant : personne n’utilise de vélo. Il y en a zéro. Lacirculation est trop dangereuse, et l’odeur de diesel trop forte pour tenterqui que ce soit. L’air de Suva est une masse emplie de diesel, avec unehumidité à 100%, sous une chaleur de 30°. Quand on se promène dans la ville, ona l’impression de s’enfoncer dans de la vapeur tiède. L’air de Suva est à l’airde la montagne ce que serait une Guiness chaude à de la Stella sortie du frigo.D’ailleurs les moustiques ne s’y trompent pas et préfèrent attendre dans leszones plus vertes. Suva est une ville contrastée. On passe constamment d’uneambiance New-Delhi avec ses magasins d’informatique et ses video-shop (40% dela population des Fiji est indienne) à une ambiance Pacifique avec des vendeursde poisson, de fruits exotiques et de kava. Suva est la « capitale duPacifique » et abrite de nombreuses organisations et est la résidenced’officiels en tout genre. Les riches côtoient donc les pauvres dans lapéninsule tropicale. Dans le centre, un énorme centre commercial se dresse aumilieu de boutiques alimentaires peu accueillantes et est longé par le canalqui réceptionne les égouts de la ville. Vivre à Suva revient au final à adopterune transpiration véloce, s’habituer aux mauvaises odeurs et avoir plein decopains moustiques. Bien dépaysé, j’avais hâte de découvrir l’autre côté desîles Fidji, touristique et paradisiaque. Avec mes collègues de Brisbane quitravaillent pour la même organisation que moi, j’ai passé 2 week-ends dans des stations balnéaires. Le tourisme est une vraie institution aux Fidji, la première économie du pays. Il sepratique de père en fils, et c’est une vraie fierté nationale. Les week-ends passés dans un des nombreux hôtels ou auberges de jeunesse côtiers sont vraiment agréables. Une température idéale, des paysages grandioses et des prix relativement petits. En poussant un peu le bouchon on arrive à rencontrer des locaux toujours sympathiques. Les enfants ont beaucoup de considération et représentent le centre de la famille.

Du côté travail, je vais de surprise en surprise. J'ai signé un contrat assez alléchant, je serai rémunéré à hauteur de 5200€ pour 3 mois de recherche. Tout est un peu organisé à l'arrache, mais en gros je vais travailler avec le comité national d'eau du Vanuatu pour essayer de développer une stratégie pour améliorer la situation de l'assainissement dans les villages du pays. C'est assez intéressant et je devrais aller faire un petit détour par l'île complètement non-industrialisée de Santo, au nord du pays. Sérieux, ce pays a l'air énorme. Il y a une grosse culture française, et donc de la bonne bouffe. Quand les français ont colonisé la région, ils ont introduit des races de vache qui ont la classe (Charolaise tout ça). Du coup maintenant comme le pays n'est pas très dense les vaches se balladent en liberté dans la jungle et à ce qui paraît le Vanuatu offre un des meilleurs steaks du monde. La semaine prochaine le finis de régler les derniers détails de mon job au QG de la SOPAC (mon employeur) et le week-end prochain je m'envole pour Vanuatu. Je finis le projet à la mi-Juin et du coup je vais surement profiter un peu de mes réserves pour voyager un peu avant de commencer un autre travail.

Voilà, c'est tout pour le moment. N'hésitez pas à me donner de vos nouvelles !

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