vendredi 27 juillet 2012

Bienvenue en Guinée



L’arrivée dans un nouveau pays est toujours délicate. Les premières impressions tiennent une place importante dans le ressenti du voyageur. Et souvent, c’est donc les premières images, à la sortie de l’aéroport, qui donnent le ton. Mon avion arrive en plein après-midi. Je suis accueilli par un chauffeur RioTinto et une pluie battante, impressionnante. Ma première impression, c’est donc celle-là, la traversée du parking de l’aéroport avec mon sac sur le dos, sous une pluie si forte qu’on en ressent le poids. Je me dis qu’en 100 mètres je ne risque rien à ne pas mettre l’imperméable. Je m’en souviendrai 1 heure plus tard quand je sortirai la moitié de mes vêtements à sécher.


Aperçu de la pluie et de son effet sur une rue du centre ville

1 heure, c’est bien ce qu’il faut pour faire les quelques kilomètres qui séparent l’aéroport de mon premier logis (un hôtel). La circulation est un des aspects majeurs de Conakry, combinée aux conditions météo, c’est elle qui décide si la journée de travail est un échec ou une réussite. Mais j’y reviendrai, ça mérite bien un article entier. Mon premier voyage dans la navette RioTinto est une découverte brutale de la vie dans cette métropole africaine

La plupart des gens présents dans le centre – dont des migrants des zones rurales où le concept d’Economie n’a pas pointé le bout de son nez – vivent dans des logements improvisés au bord des routes. Certains habitent dans des petites maisons sans portes ni fenêtres (sans électricité ni eau, sans doute), d’autres ont construit des « extensions » aux bâtiments avec des planches en bois, des tôles, ou des bâches tendues avec des bâtons. Les possessions de ces familles se comptent sur les doigts de la main, et ces possessions semblent définir une part d’identité des gens de la rue. Celui qui possède une télé accueille les jeunes le soir, celle qui possède des ustensiles de cuisine vend de la nourriture. La Guinée est, pour des raisons historiques, un des pays les plus pauvres du monde. Lors de son indépendance (1958), la Guinée a refusé de faire partie de l’entente économique France – Afrique proposée par De Gaulle. Pendant que la Côte d’Ivoire et le Sénégal profitaient d’un tout relatif développement économique, la rebelle Guinée sympathisait avec le bloc communiste (c’est pas de chance quand même) et se faisait devancer par ses illustres voisins. Enfin bon, l’Afrique de l’Ouest ça reste fair-play : la Côte D’Ivoire a eu sa guerre civile, le Libéria a fait fort avec un des champions du monde des dictateurs (Charles Taylor). Le Mali s’est distingué récemment avec ses Touaregs qui défoncent Tombouctou à coups de pioche. Donc au final, même si la Guinée est un pays assez stable depuis seulement 2 ans (oui hein parce que les manifestants se faisaient tirer dessus en 2009), elle ne s’en sort pas trop mal. En plus, sa pluie abondante lui permet de donner à manger à ses habitants, et aux enfants la force de jouer au foot. Les matches se jouent dans la rue, et ma navette attend que les équipes lui fassent un passage. 

La rue, c’est la vie. Les gens n’en ont pas peur, les femmes traversent la seule autoroute avec des énormes plateaux remplis de fruits sur la tête, une prouesse que l’on ne peut observer qu’en Afrique. Faute d’avoir des jardins et des salons, tout se passe dans la rue. Les gens vont et viennent, je me demande ce qu’ils peuvent bien tous faire. Pour commencer, un bon quart de tous ces gens se ballade avec un stock de marchandises à vendre : des bouteilles d’eau, du manioc, du pain. Comment peuvent-ils tous avoir des clients ? Ces super-urbains font partie des plus pauvres de la ville, et ce serait une erreur que de ne pas mentionner les habitants plus riches, qui habitent dans des appartements et des maisons, mais que l'on voit moins au début. Conakry est un prisme qui nous présente l’intégralité du spectre de la richesse matérielle. Pendant mon séjour ici, je serai d’ailleurs moi-même un expat’ aisé, logé dans une résidence et disposant de chauffeurs RioTinto pour me rendre au travail ou sortir le soir. Il faut que je prenne cette place sans arrière-pensée  ni remords, parce que les inégalités culturelles ou sociales ne se discutent pas. On ne change pas les conditions initiales. 

Arrivé à l’hôtel, je sors le contenu de mon sac à sécher. Je me rends compte que mon huile essentielle à la citronnelle anti-moustiques (Nature & Découvertes ©) a éclaté et a méchamment imbibé toutes mes affaires. J’atteste dans cet article de l’intensité de cette huile essentielle, après 3 semaines passées sur place j’en ai encore les yeux qui piquent. Mon sac à dos quant à lui repoussera les moustiques pendant plusieurs générations.

ARCHIVE E-MAIL : Les voyages culturels de Régis



Plus que 3 semaines au Vanuatu.

Ce stage de forme bizarre se révèle au final très court, trop court pour apprécier la totalité du Vanuatu, sûrement, mais assez pour ce projet intense qui ne m'a pas trop laissé le temps de me poser. Pour découvrir le Vanuatu, il faut sortir de la ville, aller dormir dans la hutte du local, et aller marcher dans la jungle d'une île éloignée. Dans cette optique j'ai pu passer quelques week-ends sympathiques qui étaient assez énormes.

Pour le week-end de Pâques, j'ai voyagé à Tanna, une des îles du Vanuatu qui a gardé le plus ses coutumes d'antan. C'est aussi l'île qui a le site touristique le plus visité du pays, le volcan Yasur en activité mais pas trop quand même, assez éloigné de la civilisation mais pas trop quand même, et c'est quelques 30 touristes par jour qui montent au volcan en empruntant la route qui les amène à un "parking" à 100m du cratère pour la modique somme de beaucoup. A noter qu'il n'y a pas vraiment de parking, route ou système de transport à Tanna, l'île se traverse sur des parcours boueux dans des 4x4 pilotés par des conducteurs privés malades mentaux qui, s'ils le voulaient, pourraîent traverser le centre ville de Lyon en 10 minutes un vendredi à 17h. Ou alors, tu peux marcher, un bon 7h de marche entre l'aéroport et le volcan, penser à amener machette et guide. J'ai choisi d'habiter dans un petit bungalow privé à côté d'un village tout près du volcan, pensant pouvoir vivre une aventure authentique avec des gens bien "made in Vanuatu". Raté, l'argent a corrompu la zone, tout se paye (oh, une assiette de riz et poulet pour 8€, vraiment??). Le propriétaire propose plein d'activités, comme des promenades à cheval pour 10€ et un "garden tour with coconut tasting" pour 4€. L'objectif primaire du séjour était donc devenu d'essayer de se barrer d'ici au plus vite. Après une rando jusqu'à Port Resolution qui abrite une plage qui représente, de part ses charactéristiques esthétiques, un endroit de beauté non négligeable, j'ai vécu la soirée avec les gens du village des suiveurs de Jon Frum, ou le culte du cargo. Ces gens là ont une "religion" unique au monde qui a été causée par la présence de troupes américaines pendant la 2nde guerre mondiale (http://en.wikipedia.org/wiki/Cargo_cult) Ces gens là vivent donc sans argent, dans des règles qui nous échappent un peu, mais quand on les approche ce sont quand même des gens assez géniaux. Pour preuve, tous les vendredis des groupes se relaient pour jouer des chansons de 18h à 6h du matin... Ces chansons sont dictées par les rêves. Voici un extrait:

Pour l'anecdote, le chef du village est venu me voir, m'a demandé d'écrire mon adresse sur un bout de papier, et m'a promis de m'envoyer une "carte postale" (mais monsieur, il n'y a pas de cartes postales sur ton île ?).

Le jour d'après j'ai trouvé un vrai village avec des gens pas corrompus par les sous, et en fin de journée nous sommes allés au volcan, cette fois par la route "rando improvisée sur le flanc". Après avoir traversé les collines rouges d'oxyde de fer et de souffre, le canyon créé par la rivière et les plaines de cendres (les photos sont plus parlantes), nous montâmes le mont Yasur qui était beaucoup plus actif que quand j'y étais allé pour la première fois 2 jours auparavant. Et autant dire que les jeux vidéo ne mentent pas, la lave en fusion ça existe pour de vrai. A distance plus ou moins acceptable du centre des cratères, on observe les explosions successives du volcan, et les boules de lave projetées à un bon 100m dans les airs. Ces explosions sont tellement bruyantes et fracassantes qu'en général une fois en haut personne ne fait le malin et on atteint des moyennes de cardio impressionantes. Le "highlight" de ce spectacle, une boule de lave qui passe quelques mètres au dessus de notre tête et atterrit 10m derrière nous. Nous sommes allés la voir et avons posé pour quelques photos mémorables, puis on s'est barrés vite fait sans faire d'histoires.

Après ce week-end fort en émotions j'ai passé la semaine d'après 3 jours sur une petite île près d'Efate, Nguna. Etant près de la civilisation, les gens vivent parfois dans des maisons en briques (mais bon sans électricité ni eau quand même faut pas déconner) et possèdent quelques petits bateaux pour aller vendre des produits sur le marché de Port Vila et ramener des touristes de temps à autre. Toujours de belles vues sur cette île et des gens très sympas, il suffit de s'asseoir à côté d'un groupe dans un village pour se voir apporter des fruits par exemple.

Les écoles françaises et anglaises, très implantées dans le pays, donnent au Vanuatu une bonne dose d'éducation/colonisation. Les îles étant petites, il est rare (mais possible) de trouver des communautés qui n'ont jamais touché à la culture occidentale comme en Amazonie ou Papouasie Nouvelle Guinée. Si beaucoup vivent dans des huttes en bambou c'est à cause du prix des matières premières. Ces derniers jours j'ai passé beaucoup de temps (plus qu'avec la bande qui m'avait "officiellement" adopté) avec un groupe de frères d'Ambrym. Ils sont les fils d'un chef haut gradé de l'île et ont grandi en apprenant leurs coutumes traditionelles. Ils ont un business pour les touristes à Port Vila, auquel ils m'ont invité. On a partagé un bol de riz à côté de leur hutte, ils étaient habillés en T Shirt et short assez sale, comme la plupart des gens ici d'ailleurs. Un mec est arrivé en criant que les touristes arrivaient, ils ont tout laché, caché tous les aspects occidentaux (il y avait une tente quechua sur la place du village) et se sont mis à courir dans tous les sens pour être prêts. Lorsque les touristes sont arrivés, ils sont arrivés habillés de feuilles de bananier avec les peintures tribales traditionnelles. Il s'en est suivi un petit show touristique mais authentique qui démontrait quelques pratiques de l'île d'Ambrym. Après le spectacle, ils se sont changés de nouveau et m'ont raccompagné jusqu'à la route et jouant de la guitare et chantant en anglais. Au moins la colonisation n'a pas trop cassé la sympathie des gens !

ARCHIVE E-MAIL : De Luganville à Port Vila



Déjà 5 semaines au Vanuatu, plus que 6 semaines à passer dans ce pays envoûtant.
De Luganville à Port Vila, le contraste est certain. 5 fois plus d'habitants, plein d'expatriés (soit Français soit Australiens en général, combien de risques je prends en disant que je suis le seul polonais à habiter ici ??), un centre ville un peu plus sophistiqué, francophone, avec quelques restos, un ou 2 magasin d'électronique, des sièges d'ONG à droite à gauche. Mais pas de panique, on est loin des rues commerciales polluées par des McDo (0 au Vanuatu, pourvu que ça dure) et des boutiques H&M. Très loin même, puisque la mode n'est pas un concept très répandu au Vanuatu. Les fringues se portent longtemps et sans vergogne (T shirt publicitaire ridicule non pertinent ? Pas de problème !) et se partagent au sein d'une famille. A Port Vila, il y a aussi beaucoup plus de touristes, qui débarquent notamment des paquebots en croisière dans le Pacifique. Il m'arrive des fois de me faire haranguer dans la rue pour acheter des trucs, une petite phrase en Bichelamar bien calée est suffisante pour se faire respecter. Il faut dire que depuis que je me suis rasé les cheveux à Santo, j'ai l'air beaucoup plus menaçant. Pour des rencontres authentiques, il faut aller comme d'hab au nakamal. A Efate, le kava n'est en général pas frais et donc moins bon (encore plus dégeu ouais) et fort qu'à Santo. J'en prends donc un peu moins et j'alterne parfois avec des soirées à l'ancienne avec les autres expatriés français.

Avec son centre ville sophistiqué, ses supermarchés vendant des produits français (j'ai même trouvé de la Fourme d'Ambert en import, true story) et sa jolie baie, la ville n'en reste pas moins dans l'esprit Vanuatu. Si les expats habitent dans des maisons (parfois des colocs) ou des blocs d'appart aménagés exprès, tous les locaux habitent en famille dans des groupements / villages en dehors du centre. Comme d'hab, pas de routes, parfois de l'électricité (mais la plupart n'en a pas vraiment besoin) et bien sur 1 nakamal toutes les 5 maisons. On a fait un calcul avec un local, sur l'île d'Efate (de Port Vila) il y a 1 nakamal pour 100 personnes. A cause de la situation un peu différente au niveau logement ici, je ne suis pas arrivé à trouver un logement décent pour une période si courte. Je suis donc obligé de rester dans des motels / guesthouses. C'est cher mais au moins je peux partir en vadrouille pour le week-end sans payer 2 logements en même temps.

Au niveau du travail, c'est un peu chaud. Je travaille avec le gouvernement, et autant dire qu'au niveau structure, c'est un peu la merde. Mon bureau est dans un bâtiment qui fait penser à un hopital abandonné. Ce dernier est d'ailleurs placé en pole-position de chute en cas de tremblement de terre majeur (les îles sont volcaniques...). Le staff n'est pas au complet par rapport aux besoins, la coordination est un peu chaotique. Je travaille donc tout seul sur mon projet, je dois tout arranger moi-même y compris des meetings avec des cabinets de ministre. Mais c'est ça qui est bon ! Ma mission consiste en très gros à faire collaborer les acteurs de l'eau ensemble, à créer un process de collaboration qui peut marcher une fois que je suis parti d'ici. On verra ce qui se passe dans 6 semaines.

Je voulais profiter de ce mail pour parler de 2 concepts qui méritent bien un paragraphe à eux seuls. Le premier est le glorieux concept de la bouffe. Tout d'abord il faut dire que les Ni-Vans mangent comme des porcs. Il n'y aura jamais de problème de nourriture au Vanuatu. Dans la forêt il est facile de ramasser des fruits et des racines si tu te sens l'esprit d'un aventurier. Les citrons, oranges, pamplemousses, papayes, avocats, bananes, guavas... poussent par milliers et sont faciles d'accès. Pour ce qui est de la cuisine, en outre de la cuisine traditionnelle qui consiste par exemple à faire cuire tout et n'importe quoi dans des feuilles de bananier, le pays a su profiter de l'influence française et propose des mets plus que propices. Il est possible, dans n'importe quel café, de commander un expresso et un pain au chocolat pour le petit dèj. Le pain est pas trop mal, et les restos n'ont pas à rougir en qualité. En poussant le bouchon, on trouve dans le supermarché tous les principaux produits français en import. Je viens de m'acheter un pot de cornichons, de la moutarde à l'ancienne, du jambon, de la Leffe (et BIM), mais pas de mayonnaise hélas (mon accès à un frigo n'est pas continu, DAMN). Tout ça pour dire que le Vanuatu, avec ses 200 000 habitants vivant majoritairement dans des huttes, fait un gros doigt à l'Australie où il est impossible d'avoir un régime alimentaire correct et une bière digne de ce nom (chauvin ? jamais).

Un aspect important du pays est la famille. C'est un concept plus étendu que chez nous, et qui est difficile à comprendre immédiatement. Le moindre échange généreux ou complexe peut mener à la création de liens permanents. L'ephémère n'existe pas dans les relations du Vanuatu. Après 3 semaines passées seul à Luganville, j'avais parlé à pas mal de monde et ces personnes venaient me voir quand elles me croisaient en ville, certaines allant jusqu'à venir me voir à mon hôtel. A l'aéroport de Vila, alors que j'attendais mon vol, j'ai prêté mon appareil photo à des enfants qui ont joué avec un certain temps (d'où les photos sur ma galerie, d'ailleurs mise à jour). Après la famille m'a invitée chez elle à Vila, ce que je vais faire dans les prochaines semaines. Lorsque je suis parti de Luganville, ma principale de collègue de travail, qui m'avait un peu pris sous son aile et appris les bases du Bichelamar, m'a offert un bâton sculpté traditionnel de sa communauté, et avait les larmes aux yeux en me voyant partir. Cela m'a assez surpris, nous ne sommes pas habitués à devenir si proches de nos amis en si peu de temps. Hier, ce que j'espérais s'est enfin produit. Un local avec qui j'avais eu des discussions fascinantes denièrement m'a adopté dans sa famille en tant que frère. J'ai maintenant un nouveau nom de famille à utiliser au Vanuatu, et plein de gens que je dois appeler "brota" et "sista". Alors attention hein, la pratique est courante vis à vis des expats et il ne faut pas trop prendre ça trop solenellement. Cela implique juste que je vais passer pas mal de temps avec un groupe de personnes en particulier, notamment cet après midi où mon brota Salis me présentera à d'autres gens de sa famille. Il serait aussi bien vu que j'aille visiter son île, Pentecost (l'île du saut du Gol http://en.wikipedia.org/wiki/Land_diving). Au Vanuatu le concept de famille et plus large que chez nous, par exemple les cousins sont des frères, les cousins éloignés sont les cousins, et ainsi de suite.

Voilà, c'était long mais plus c'est long plus c'est bon. Pour le week-end prolongé de pâques j'organise le fameux trip sur l'île de Tanna, avec son volcan en activité et ses coutumes spéciales. Là bas, le kava n'est pas haché par de une machine ou écrasé entre des bouts de bois. La racine y est mâchée par les hommes du village avant préparation. Ainsi, le kava de Tanna est le plus fort du monde. Je mettrai des photos du volcan en ligne la semaine prochaine.

Tata

ARCHIVE E-MAIL : Vanuatu, le pays oublié



Le Vanuatu a unehistoire franchement bizarre. Colonisé à la fois par l’Angleterre et la France,le territoire était jadis contrôlé en même temps par 2 administrationsdifférentes. En paix, mais dans une ambiance assez compétitive. Par exemple, lalégislation française ordonnait aux gens de rouler à droite et la loi anglaiseà gauche. La rumeur dit que ça posait quelques problèmes. Les gens d’ici (lesni-Vans) en ont eu finalement marre de ce merdier et ont pris leur indépendanceen 1980. Le Vanuatu est le pays avec la plus grande densité linguistique aumonde, car la plupart de ses habitants vivent encore de manière traditionnelle.Mais la colonisation est passée par là et maintenant il y a 3 languesofficielles : l’anglais, le français et le bichlamar. Tous les ni-Vansparlent le bichlamar, et après il faut avoir un peu de chance. Le bichlamar estné lorsque des gens d’îles différentes travaillaient ensemble en tantqu’esclaves et devaient trouver un moyen de communiquer. Le bichlamar est doncun anglais que les ni-Vans ont simplifié à grands coups de cocotier.Exemple :
« Biè blongyumi » vient des mots « Beer belong you me » et veut dire« Our beer »

Cela faitmaintenant 6 jours que j’ai quitté les Fidji. Chaque étudiant du groupe avecqui j’étais est parti dans un pays différent. J’habite dans une auberge dejeunesse ou j’ai une chambre pour moi. Je paye l’équivalent de 18$ par nuit, cequi est correct.  Je suis arrivé il y aune semaine à Luganville, sur l’île de Santo. Ce n’est pas la capitale, c’estune « ville » de 12000 habitants. Les expatriés blancs sont à peuprès au nombre de 17 (pas mal de Français) mais il y a quelques touristes. Carautant le dire tout de suite, le Vanuatu est un pays magnifique. Les îles ontgardé leur authenticité, les hôtels « cocktail-pelousetondue-piscine-retraités » ne sont pas légion, et le mode de vie n’est pastrop occidentalisé. Les gens sont absolument fascinants (le peuple estrégulièrement classifié comme le plus heureux du monde). Et offrent une réelleinteraction non basée sur la meilleure façon de te faire dépenser de l’argent.Les fonds marins sont exceptionnels (Santo est considérée comme une des mecquesde la plongée) et les forêts superbes. J’ai commencé la plongée aujourd’hui(j’ai craqué sous la pression des touristes) et j’irai vadrouiller en forêt leweek-end prochain. Dans quelques semaines, je vais essayer de visiter l’île deTanna, qui abrite un volcan actif accessible aux randonneurs.

Par contreLuganville est en soi une ville assez ennuyante. Le marché est sympa, mais iln’y-a pas ici moult activités. Fort heureusement les locaux sympathisent viteet t’invitent à partager la tradition la plus puissante du Vanuatu : leKava. Le Kava est uneracine qui ne pousse d’origine qu’au Vanuatu et avec laquelle il est possiblede concocter une boisson aux effets funky. Même si on peut trouver du kavaailleurs, ce ne sont que des pâles imitations. Luganville compte une quinzainede bars à kava (nakamals) et aucun bar tout court. A 6h du soir les nakamalsallument la lumière qui annonce que le kava est prêt, et tous les hommes(tous), tous les jours (TOUS), se retrouvent et commencent à boire le kava. Ilse boit dans des petits bols qui coûtent moins d’1€. Il faut tout boire cul-seccar le kava n’est vraiment pas bon. Plus j’en bois et plus je trouve le goûtimmonde, j’essaye de trouver des astuces pour éviter d’en renifler l’odeur oude trop sentir le goût. Le goût serait meilleur avec du sucre, ou même avec dubeurre. Du beurre qui a tourné. Du beurre qu’on aurait laissé 1 semaine dans lajoue d’un buffle et avec lequel on aurait nettoyé la tour Eiffel. Mais il nefaut rien rajouter, c’est la tradition. Quelques minutes après avoir pris lepremier bol, les effets se font sentir. Le kava détend complètement le corps enagissant sur la moelle épinière. Tu deviens lent, complètement relaxé et un peueuphorique, mais le cerveau n’est pas du tout affecté. En conséquence, toutesles capacités cognitives sont conservées et la meilleure description de lasensation kava c’est de dire que l’esprit se sépare du corps. Le kava estl’élément social n°1 mais permet aussi de méditer. A noter que le kava peutêtre dangereux sur le long terme, mais il n’est pas toxique à court terme nisujet à une dépendance. De plus, il n’y a pas de post-effet (gueule de bois) dûau kava.

Tout ça pour direque je me plais au Vanuatu. Travail et kava la semaine, exploration des îles etdes mers le weekend. J’ai eu affaire à des tremblements de terre mais il y en a3 ou 4 par mois ici. Je recommande à tout un chacun de visiter le Vanuatu,avant que ce pays oublié ne devienne trop visible sur la mappemonde.

Je mettrai à jour ma galerie picasa avec mes photos, en attendant il y a déjà des photos de la plage aux Fidji sur facebook.

picasaweb.google.com/piotr.bdz

ARCHIVE E-MAIL : Quelques nouvelles de l'autre bout du monde


Bonjour, ou "Bula" en Fijien.
Je suis bien arrivé aux Fiji et ici l'internet est assez nul. De plus je travaille. Du coup je n'ai plus vraiment le temps de tenir à jour un blog construit avec plein de conneries des liens et des photos par dizaines. Du coup je vous tiens informés de mon actualité avec ce super long e-mail. Je devrais pouvoir uploader quelques photos dans une semaine ou 2.

Ce n’est pas envendant du poisson et des noix de coco qu’on conquiert le monde. Le peuple deFidji l’a compris il y a bien longtemps. Ce n’est d’ailleurs surement pasl’image que nous, européens, avons de ce pays. Il est 5h du matin, à l’aéroportinternational de Nadi. Je sors du vol arrivant de Los Angeles, accompagné parun charter de touristes américains en surpoids et en sur-âge armés de matérielde plongée. Pendant que nous faisons la queue pour passer la douane, un duo demusiciens en chemise rose fluo nous joue des chansons qui sonnent locales. Unefois dans le terminal, il y a autant d’arrivants que de Fidjiens qui sont làpour commercer. La grande battue à l’argent occidental commence dès l’aéroport,où les compagnies de bus et les taxis s’entretuent pour pouvoir transporter lesgens à leur hôtel. L’île principale des Fidji est faite de la sorte que lacapitale, Suva, est située au sud-est dans une région sujette à un climatconstamment pluvieux (constamment voulant dire ici tous les jours) et peu propice autourisme. La côte Est est protégée des pluies et a un nombre incalculabled’hôtels, stations balnéaires, plages… autour de la ville de Nadi. Le tourismeest tellement crucial que l’aéroport international n’est pas à côté de lacapitale, mais à Nadi. Fatigué par un voyage complètement absurde, je ne veuxpas me battre pour économiser quelques dollars et me fais vendre le premierticket de bus Nadi-Suva proposé. Le bus est très confortable et climatisé, maispas de chance, casse en chemin et un autre bus finira le trajet 2h plus tardque prévu. C’est ce qu’on appelle le « Pacific Time ». Je vais devoirapprendre qu’aucun horaire n’est strict et que les choses se font quand elles sefont, et non pas quand elles sont prévues.

Arrivé à Suva, undétail est frappant : personne n’utilise de vélo. Il y en a zéro. Lacirculation est trop dangereuse, et l’odeur de diesel trop forte pour tenterqui que ce soit. L’air de Suva est une masse emplie de diesel, avec unehumidité à 100%, sous une chaleur de 30°. Quand on se promène dans la ville, ona l’impression de s’enfoncer dans de la vapeur tiède. L’air de Suva est à l’airde la montagne ce que serait une Guiness chaude à de la Stella sortie du frigo.D’ailleurs les moustiques ne s’y trompent pas et préfèrent attendre dans leszones plus vertes. Suva est une ville contrastée. On passe constamment d’uneambiance New-Delhi avec ses magasins d’informatique et ses video-shop (40% dela population des Fiji est indienne) à une ambiance Pacifique avec des vendeursde poisson, de fruits exotiques et de kava. Suva est la « capitale duPacifique » et abrite de nombreuses organisations et est la résidenced’officiels en tout genre. Les riches côtoient donc les pauvres dans lapéninsule tropicale. Dans le centre, un énorme centre commercial se dresse aumilieu de boutiques alimentaires peu accueillantes et est longé par le canalqui réceptionne les égouts de la ville. Vivre à Suva revient au final à adopterune transpiration véloce, s’habituer aux mauvaises odeurs et avoir plein decopains moustiques. Bien dépaysé, j’avais hâte de découvrir l’autre côté desîles Fidji, touristique et paradisiaque. Avec mes collègues de Brisbane quitravaillent pour la même organisation que moi, j’ai passé 2 week-ends dans des stations balnéaires. Le tourisme est une vraie institution aux Fidji, la première économie du pays. Il sepratique de père en fils, et c’est une vraie fierté nationale. Les week-ends passés dans un des nombreux hôtels ou auberges de jeunesse côtiers sont vraiment agréables. Une température idéale, des paysages grandioses et des prix relativement petits. En poussant un peu le bouchon on arrive à rencontrer des locaux toujours sympathiques. Les enfants ont beaucoup de considération et représentent le centre de la famille.

Du côté travail, je vais de surprise en surprise. J'ai signé un contrat assez alléchant, je serai rémunéré à hauteur de 5200€ pour 3 mois de recherche. Tout est un peu organisé à l'arrache, mais en gros je vais travailler avec le comité national d'eau du Vanuatu pour essayer de développer une stratégie pour améliorer la situation de l'assainissement dans les villages du pays. C'est assez intéressant et je devrais aller faire un petit détour par l'île complètement non-industrialisée de Santo, au nord du pays. Sérieux, ce pays a l'air énorme. Il y a une grosse culture française, et donc de la bonne bouffe. Quand les français ont colonisé la région, ils ont introduit des races de vache qui ont la classe (Charolaise tout ça). Du coup maintenant comme le pays n'est pas très dense les vaches se balladent en liberté dans la jungle et à ce qui paraît le Vanuatu offre un des meilleurs steaks du monde. La semaine prochaine le finis de régler les derniers détails de mon job au QG de la SOPAC (mon employeur) et le week-end prochain je m'envole pour Vanuatu. Je finis le projet à la mi-Juin et du coup je vais surement profiter un peu de mes réserves pour voyager un peu avant de commencer un autre travail.

Voilà, c'est tout pour le moment. N'hésitez pas à me donner de vos nouvelles !

La panique d'octobre 2011



Ci-dessus, la photo de ma chambre à l’état actuel. C’est la merde, et ça se voit.

Lorsque je prenais l’avion en février 2009, j’étais psychologiquement préparé (ou pas) à passer 18 mois au pays des kangourous. Hélas, Poutine est toujours maître de Russie et que la Pologne est toujours aussi nulle en foot : à la fin c’est toujours la réalité qui gagne. Voilà qu’on m’apprend que le Master coûte plus cher que prévu. Ensuite, j’apprends que le dernier semestre est passé à faire un projet libre, et 90% des personnes le font en dehors d’Australie. Après tout, pourquoi ne pas voyager un peu plus encore ! Enfin, tu te rends compte que comme tu n’as pas d’exams, tes semestres ne durent pas 6 mais 3 mois.

Bilan : sans trop savoir comment tu es arrivé là, tu es en octobre, il te reste 1 mois d’études en Australie (i.e. 3 journées de cours et 100 pages de dossiers divers à rédiger). Et tu n’as aucune idée de ce qui va t’arriver dans 1 mois. Et il pleut, beaucoup.

A l’heure actuelle, il reste 2 semaines intenses de boulot, et la panique est palpable, notamment en ce qui concerne le projet du dernier semestre. Certains paramètres me poussent toutefois à rester ici un peu plus longtemps que la fin formelle des cours.

La musique : Je veux jouer un concert avec mon groupe avant de partir, cela n’arrivera pas avant novembre. De plus je me suis fait embaucher pour jouer du piano à une soirée chic, (là-dedans) le 4 novembre. C’est une chose de plus à gérer qui va retarder tout le reste.

La préparation du projet : Il me reste très exactement 3000AU$ en banque (2100€, hehe). En attendant d’emprunter plus, rentrer en France est hors de question, et il faut que je prépare ce foutu projet. Je cherche un projet de 4-6 mois dans un pays en développement de l’Asie du sud-est (pas loin = pas cher !) pour mettre en pratique ce que j’ai appris. C’est un nouveau départ, ça se prépare. C’est le retour du bordel des visas, des valises, des assurances, des billets d’avion…

Le reste : Vendre les trucs inutiles que j’ai acheté, dire au-revoir, essayer de comprendre où sont passés ces 9 mois…

Du coup, même si je suis très incertain pour mon futur, je sais au moins une chose : 2011 ne sera pas Australien. Il est difficile de porter un regard sur 2011, j’ai surement appris des tas de trucs, voyagé… Mais la sensation globale est bizarre, si quelqu’un me demande de lui résumer ce qui s’est passé en 9 mois, j’aurai du mal à répondre. Ah si, l’autre jour je regardais une série en anglais mais les sous titres ne marchaient pas et je ne m’en étais pas rendu compte. Cool !

Cool encore :
Je vais voir Airbourne en concert la semaine prochaine ! Mes tympans vont en prendre un coup
Je vais tenter de faire un vrai Barszcz de Noël (1 semaine de préparation) bientôt

Pas cool :
J’ai fait une excursion canoë / camping. L’embarcation où étaient mes affaires s’est retournée (ce qui n’a apparemment aucune chance d’arriver, ah ah), ce qui a entrainé le noyage de mon sac. J’ai perdu mon téléphoné et mon lecteur MP3 (snif). Et le papier toilette noyé a laissé des merdes sur mes vêtements.


Sydney, puissante et magnifique



        Directement après avoir avalé la Great Ocean Road et Melbourne, pas trop le temps de digérer puisque je prenais l’avion pour Sydney pour dépenser encore plus d’argent que je n’ai pas encore gagné. J’y ai cordialement été hébergé par des amis français que je remercie car loger à Sydney est une folie démesurée. Il est tout à fait commun de trouver des colocs avec des chambres partagées par 4 étudiants (lits superposés, pas d’espace personnel) payant autant qu’à Brisbane. Ici, une maison partagée par 5 personnes servirait de logis à 15 étudiants à Sydney, pour le même prix. La ville est très chère en général à tous les niveaux, on pourra noter le prix du ticket de bus journalier s’élevant à 20$ (environ 14€) contre 6$ à Melbourne.
         Ce qui caractérise la ville de Sydney c’est sa baie. Je ne pense pas qu’il existe pareil endroit au monde. Le centre ville est bâti autour d’un sinueux plan d’eau dont le niveau n’est que peu sujet aux marées ou aux crues. Grâce à ce détail, lorsqu’on se balade sur les nombreux quais on se trouve toujours près de l’eau. La ville donne cette impression incroyable d’être en harmonie avec l’eau autour. La ballade allant des botanic gardens jusqu’au célèbre Harbour Bridge en passant par l’opéra a de quoi casser 3 pattes à plus de 1000 canards.
        Brisbane, Melbourne et Perth ont leur gros fleuve, mais Sydney est la seule capitale d’état Australien à vraiment être au bord de l’océan. La baie de Sydney rejoint le pacifique non loin du centre ville, et on y retrouve des quartiers de maisons adossés aux falaises bordant ce même océan (je n’ose pas imaginer les prix). Du coup, on y trouve aussi des plages dont la célèbre Bondi beach.
        Après avoir apprécié tous les panoramas de la ville,  je ne sais pas si Sydney est une ville à vivre. La ville a certes plein de quartiers typiques et il y a plein de choses à voir, mais elle dégage une impression de rush permanent et je n’ai pas ressenti l’attractivité de Melbourne. Je n’y ai surement pas été longtemps, mais j’ai surtout ressenti un esprit de mégalopole.

Cool :
-          CA Y EST J’AI LA PHOTO OFFICIELLE. Je peux dire que j’ai été en Australie.
-          La piscine juste en bord d’océan, avec les vagues qui viennent se fracasser à son bord !
-          Un cimetière avec vue sur pacifique.
Pas cool :
-          On pollue plus que Jésus
-          Il est interdit de sauter du haut de l’Harbour Bridge
-          Un terrain de foot à flanc de falaise (mais.. ?)


Prochaine étape, Perth et le Western Australia !

Melbourne, vivante et européenne




    Je suis de retour à Brisbane après 3 semaines de vadrouille intense. Je vais donc publier 3 articles respectivement consacrés à Melbourne, Sydney et Perth + l’Australie Occidentale. Fait remarquable : en 1 semaine j’ai vu (à quelques incertitudes géographiques près) 3 océans : Pacifique, Antarctique et Indien.


     Après avoir savouré des road trips à Ballarat (ancienne ville minière, 2è plus grande ville « inland » d’Australie, mais plus petite que Chambéry) et le long de la Great Ocean Road (un must incroyable !) j’avais 2 jours à passer à Melbourne city avec des amis français. Il ne faut pas oublier que c’est l’hiver ici, et que Melbourne est au sud. Premier signe européen : le climat est constamment moyen-froid, avec des pluies par ci par là. A Melbourne, si tu as de la chance, tu croiseras même un pingouin sur la jetée à St Kilda, au sud du centre. La ville n’est pas spécialement ancienne, mais montre par son architecture des signes de son histoire britannique. La ville est un mélange agréable de bâtiments géants modernes, de vestiges victoriens, et de restaurants asiatiques (doux jésus, c’est blindé de Chinois).
     Ce qui frappe là bas, c’est la façon dont cette ville, si éloignée du reste du monde, y est connectée (35% des résidents sont nés en dehors d’Australie, et il faut encore rajouter tous ces connards de touristes). Tu peux tout trouver à Melbourne. Les célèbres marchés victoriens en sont la parfaite illustration, puisque j’ai pu y trouver du fromage français authentique, des saucissons hongrois, des plats italiens… à des prix ridiculement bas. En banlieue de la ville, j’ai même trouvé une pâtisserie polonaise 100% import, remplie de vendeuses polonaises. Introuvable en France ! La city se distingue aussi par une activité nocturne et culturelle dynamique, ses petites ruelles sales et le manque de respect des conducteurs pour les piétons. On se sentirait presque à la maison.

     Interlude historique : Un des explorateurs clés lié à la ville de Melbourne s’appelait John Batman. Du coup, il y a des « Batman park », des « Batman road » etc à peu près partout, c’est très ambigu au départ et je n’ai pas manqué de me poser des tas de questions sur l’existence d’une « Joker street » ou des trucs du genre.

     Melbourne est extravagante dans tous ses aspects : son étendue, ses buildings, son casino, son stade de cricket de 100 000 places. Et même si ce n’est pas une « ville à plage », je pense qu’il est bon d’y vivre (plus que de la visiter). Les prix sont raisonnables, il y a toujours quelque-chose à faire, et on se sent au centre du monde.

Cool :
-          La volée de perroquets au bord de la Great Ocean Road
-          Merde quoi, j’ai vu un pingouin sauvage

Pas cool
-          Le nombre de français rencontrés, si ça continue on va coloniser le pays, c’est excessivement énervant !
-          Faire le warrior et choisir l’avion de 6h50 c’est bien, mais as-tu pris en compte la distance entre le centre et l’aéroport ainsi que la fréquence des transports à cette heure matinale ?
 -     A cause du prix, on a pas eu le mental d’aller manger à la mighty Ballarat Steakhouse


Allez, hop, du changement (partie 2)


Désolé pour ce sens de lecture, mais ça buguait quand je mettais tout d'un coup. Oui, il faut commencer par la partie 1 en dessous.

Du coup, pour freiner un peu les dépenses, j’ai décidé de déménager. C’est la fin d’un semestre et plein d’étudiants partent, il y a plein de bonnes affaires et il me sera facile de faire le bon choix. Changer de maison est ici si facile qu’il serait dommage de ne pas essayer quelque chose de neuf. Par contre, tout comme le monde du travail, le monde de la location et complètement opposé à la France. Il n’y a aucune uniformité, certains diraient que c’est vraiment le bordel. J’ai commencé à visiter des nouvelles maisons, et voici un top 2 :

Chambre à 110$ par semaine (en ce moment j’ai 180$)

        La maison est géante. La table à manger est une table de ping-pong reconvertie. Dans le salon, on trouve une batterie, une boule à facettes, et des draps indiens de hippie. Un tableau vintage français « Vermouth Savoyard» dans la cuisine. La maison est bâtie à flanc de colline, et du coup le versant rocheux de la colline forme un des murs d’un couloir. La chambre est « en 2 parties » : une pièce à coucher très petite à l’étage, avec vue sur piscine (inutilisée) et une porte vitrée (non verrouillable) qui donne sur le bush de la colline. L’autre partie est en bas et est plus propice à un bureau.

Chambre à 85$ par semaine

        Pas cher ! La chambre est grande, mais voisine les toilettes, et la porte est grinçante. Pas de volets, et visiblement pas de ménage pour l’ancien locataire. Je veux dire, jamais. Sauf si il tentait de battre le record du monde de toile d’araignée domestique. La salle de bains est à vomir, l’émail de la baignoire est marron. Les murs sont couverts de moisissure qui progresse presque à l’œil nu. C’est vraiment crado, mais les gens sont cool. Ils ont une cheminée et une hache pour aller couper du bois dans la petite forêt « qui fait peut être partie du terrain de la maison, mais on sait pas ». Ils ont installé une corde à un arbre pour pouvoir jouer à Tarzan (mais.. ?). La maison a aussi un spa (« Des fois on boit dedans, attention tu te déshydrates vite, ça peut être dangereux ! ») et plusieurs trucs étonnants par ci par là. Un garage est rempli de vieux bureaux, frigos, télés… On me dit « si tu veux un truc pour ta chambre, tu peux le prendre ici ».
Affaire à suivre. Le 22 juillet, je pars visiter Melbourne et Sydney, puis j’irai commencer mon 2nd semestre dans la région de Perth. J’aurai donc d’autres trucs à raconter, mais surtout ma photo devant l’opéra de Sydney, finalement je n’y couperai pas.

Allez, hop, du changement (partie 1)




Le premier semestre (sur 2 de cours + 1 de projet) vient de s’achever, et c’est pas dommage. En 4 mois, les devoirs représentent une masse de 162 pages en ce qui me concerne. Les notes ? Pas trop mal dans les petits dossiers, moins bien dans les gros. Je ne suis pas dans le haut du panier pour faire simple. Le fait le plus intéressant dans tout ça c’est que mes notes mes plus hautes ne sont pas en « Science of Water », mais en « Law and Governance ». Comme quoi, le pipeau qu’on apprend à Centrale, c’est du pipeau de première classe. Je tiens quand même à préciser que j'ai beaucoup travaillé à la fin du semestre et que j'ai remis des dossiers importants. Les cours reviennent le 1 août.
En attendant, il fait quand même froid (pas d’isolation ni de chauffage, penses-tu) et on se prend des caillantes modérées à 9° en intérieur, pas de quoi geler un chat mais faut se couvrir les miches. Pas toujours évident puisqu’au moment du départ tu penses pas à emporter des pantoufles ou des pulls à foison.
J’avais donc un mois de libre en juillet. Face à la situation peu propice de l’Euro et à ma maison qui me semble de plus en plus chère, j’ai décidé de me trouver un boulot. Ce fut une désillusion assez rapidement, le marché du travail est surchargé de candidats inexpérimentés, d'ailleurs je trouve que c’est bien mieux organisé en France, on arrive à rentrer en contact avec les employeurs plus facilement et formellement,  et se mettre en valeur est plus aisé. Je n’ai toujours pas compris comment faire pour se montrer aux recruteurs, et voici 2 annonces qui m’ont bien fait marrer:

         La première annonce, c’est pour un « bar à jus de fruits ». On notera qu’elle ne précise pas ce le candidat va faire ! Tout ça pour dire que le côté « étudiant étranger » est quand même rédhibitoire. Le diplôme de Centrale est inconnu et sous-évalué, puisque dans le monde anglophone on peut avoir un diplôme avec « Engineering » marqué dessus au bout de 2 ans d’études.

Le voyage est une connasse



(Un jour, un mec a décidé que le nord c'était en haut. Ce sont des choses qui arrivent.)

    Récemment je pense pas mal à ce que ce voyage représente. Au-delà des cours et de l’acquisition d’un talent international de surf et de Koala management, un des objectifs du voyage c’était quand même l’expatriation, l’inconnu. Le fait de se prendre des coups de planche dans la tête, pour au final arriver à doubler le capital culture/expériences.

    Les derniers mois ont montré que ce processus est assez traître. L’Australie c’est quand même à l’envers de la France et à plus de 20 000 km (ce qui équivaut à presque 123 millions de saucisses de Francfort mises à bout !) selon une trajectoire de 180°. Je suis monté dans une cabine d’avion où j’ai passé un paquet d’heures. Après l’étape Singapour, je sors de la cabine d’avion à Brisbane, arrivant 170 ans après le premier colon européen. Oui, il faisait chaud et ces cons conduisent à gauche, mais la ville de Brisbane au premier abord c’est plein de bâtiments modernes, des voies de train, un gros fleuve, des McDos, une grande voie piétonne avec des magasins Adidas et des banques. Le réseau de taxis fluviaux (citycat) de la ville est exploité par Transdev, la boîte où j’ai fait mon dernier stage… C’est sur, je me fais réveiller la nuit par des opossums, mais quand je me lève, grâce à internet j’ai tout de suite les news de France, les infos sportives. Je parle aux gens comme si j’étais à Chamousset, j’ai même suivi tous les matches de Lyon en coupe d’Europe en direct à la TV. Je peux ensuite parler à mon coloc (en Français), gober 2 tartines de Nutella, etc. Les exemples sont légion, mais il y a beaucoup de fois où je ne ressens pas trop de changements, la mondialisation a quand même un caractère effrayant !

Et quand il y a des changements on ne réalise pas vraiment. Un étudiant comme moi qui est collé à une ville en Australie n’a qu’une envie dès que le temps se fait un peu plus libre : aller voir partout ailleurs. Parce que l’Australie, c’est pas tous les jours, et ça doit être énorme d’aller voir un peu partout. Je vais par exemple aller en juillet aller à Sydney, et peut-être Melbourne. Après tout, ce sont les villes les plus proches, c’est donc pas très loin. Après tout, c’est quoi Brisbane-Sydney ? Eh ben, c’est 2 fois Lyon-Barcelone, ou encore Lyon-Londres, Lyon-Vienne, Lyon-Prague, Lyon-Rome,… On pourra dire ce qu’on voudra, ça fait quand même beaucoup de saucisses.

    L’Australie est énorme, et les distances se dilatent©. En étant ici, tout le monde est inévitablement attiré par des voyages gargantuesques, traverser des centaines de kilomètres de désert pour aller voir une autre région. En Europe, la richesse culturelle et le potentiel de voyage sont sûrement 100 fois plus grands. En plus, l’euro et la liberté de circulation rendent la chose facile. Mais tout est tellement compact qu’on appréhende un peu les voyages en Europe, comme si cette densité était un obstacle. Ici je trouve que cette absence de pression donne envie d’aller partout. Paradoxalement, l’absence de civilisation rend peut-être la chose plus facile aussi !

Sans transition, la couette anti-pets.

    A part ça, je n’ai pas tant de choses palpitantes à raconter, vu que je travaille pas mal. Au rang des anecdotes on pourra caler ma blessure de surf avant même de toucher la planche pour la première fois : un « ami » est devant moi dans l’eau avec la planche, mais une vague lui fait lâcher prise, et bim, je me la prends (côté ailerons, sinon c’est pas drôle) dans la tronche. Rien de grave (enfin j’espère).

    Je suis allé voir un match de football australien et c’est un sport super bon (plus que le cricket), ça court de partout, c’est physique, et il y a du suspens.

    Je me suis trouvé un groupe avec lequel je répète une fois par semaine. Notre première salle de répète était une ode à la saleté et au chaos, les images parlent d’elles-mêmes.

    Dans 3 semaines à peu près, je suis en vacances pour un peu plus d'un mois. Je vais essayer de me trouver un job sur un bateau quelque part sur la côte est, affaire à suivre.

50 almost funny australian facts



     Depuis que je suis ici, j'accumule des petites infos inutiles et étonnantes à propos de la vie de tous les jours. Au début je voulais aller jusqu'à 100, mais bon comme ça fait longtemps qu'il y a rien eu ici, je me dis que 50 c'est déjà pas mal.

1)      Celui qui a décidé des tailles des pièces de monnaie était surement bourré : la pièce de 2$ est plus petite que celle de 1$, elle-même un peu plus grande que la pièce de 10c, mais plus petite que la pièce de 50$, qui est en fait un polygone et pèse le double de toutes les autres pièces réunies. image
2)      Les Australiens roulent à gauche.
3)      L’eau ne « tourne » pas dans « l’autre sens » quand elle s’écoule dans l’hémisphère sud.
4)      En été, le soleil se lève puissamment à 5h du matin, et se couche vers 20h. Le rythme de vie est différent, par exemple il est commun de diner à 18h.
5)      Le beurre peut se présenter sous forme liquide/visqueuse, ce qui m’a valu une odieuse surprise le 2è jour ici lorsque je venais d’enfourner un magnifique morceau de bœuf allègrement imbibé de supposée mayonnaise.
6)      La mayonnaise, quant à elle, est coulante comme une vinaigrette.
7)      Les Australiens n’arrivent pas en général à prononcer mon prénom (même en tentant le « piôteurr ») et ça m’a vite cassé les couilles, du coup pas mal de gens m’appellent Peter.
8)      Les lois de partage numérique doivent être un peu plus strictes qu’en France, puisqu’ici Deezer n’a aucune chanson en libre écoute et Jiwa est tout simplement inaccessible.
9)      En fait, sur Deezer j’arrive à accéder à un artiste : P.U.S.H.      VDM
10)   En théorie, l’Australie est toujours une monarchie dirigée par la reine d’Angleterre. Par contre, tout le monde s’en fout.
11)   La viande n’est pas trop chère ici, et le barbecue est une religion. Par ailleurs, je trouve la viande de kangourou (moins chère que le bœuf) délicieuse, mais pas si présente aux supermarchés.
12)   Les Australiens font vraiment gaffe à l’eau, et pas mal de bâtiments recyclent l’eau de pluie pour certains usages, avec des gros réservoirs propres à chaque maison.
13)   Pas vraiment de 4 saisons ici, il y a l’été avec la pluie, puis une espèce d’automne sec et pas super froid. Par contre plus au sud, par exemple à Melbourne, ils se caillent les miches en juin/juillet.
14)   Internet a suivi un développement aussi curieux que non-efficace : les débits sont rapides, mais tous les systèmes sont limités en données. Par exemple, ma coloc a le droit à 60GB par mois, si on dépasse ça le débit ralentit violemment jusqu’au mois suivant.
15)   Le casque est obligatoire à vélo, et il y a de quoi se prendre des belles amendes si ce n’est pas respecté.
16)   La sauce appelée bolognaise ne contient pas de viande (bordel !), juste des tomates et des légumes.
17)   L’Australie est le pays du « tout payant », par exemple même en ayant payé l’université, si je veux participer aux entraînements de hand et à des compétitions, je dois compter 300/400$ par semestre.
18)   Les prix de l’alcool sont exagérés, pour une bouteille de vin dégeu il faut compter 8$ (5/6€).
19)   Il y a des toilettes publiques partout, mais vraiment partout. Un paradis pour les filles (et les chinois), à ce qui parait. En plus, elles sont toutes propres. Comme quoi, ça arrive.
20)   L’Australie a une organisation fédérale. Il y a 7 états. C’est le moment de vivre…

--  L’instant statistique inutile  --

Le plus petit état est l’île de Tasmanie, dont la taille fait 3 fois celle de la Moldavie, mais a 10 fois moins d’habitants. C’était…

-- L’instant statistique inutile –

21)   Les prises de courant murales sont fournies d’un petit interrupteur individuel.
22)   Les fromages tentent un peu de copier d’autres pays, on retrouve des « Brie » et des « Camembert ». La comparaison s’arrête là, ces fromages sont chers et immondes.
23)   Les villes grouillent d’opossums, de la même manière que des chiens, chats ou rats sauvages en France. Ces bêtes à la tête sympathique courent dans les égouts ou sur les toits et sautent d’arbre en arbre. It’s as awesome as it sounds.
24)   L’humidité est sévère en été, et les locaux gardent les détritus contenant de la viande au congélateur jusqu’au jour de ramassage des ordures.
25)   C’est vrai pour internet et ailleurs : les abonnements illimités ne sont pas dans la culture. Les gens utilisent des formules de carte prépayées pour les portables, et pour prendre le bus on utilise une carte qu’il faut recharger au fil du temps.
26)   La ville de Brisbane compte 1,6 millions d’habitants, mais il n’y a pas de métro. D’ailleurs, il n’y a pas de métro en Australie (tout comme en Moldavie). Par contre à Brisbane un des modes de transport les plus populaires est le Citycat, un catamaran-bus.
27)   Il y a des ventilateurs et des systèmes d’air conditionné partout, et ils les laissent allumés tout le temps, même quand ça caille.
28)   La maison classique du Queensland est surélevée sur pilotis, pour améliorer les flux d’air quand il fait chaud. Du coup ça change tout, et par exemple le terrain n’est pas nivelé avant de bâtir. Je vis moi-même accoté à une bonne pente. Image de Queenslander
29)   L’électricité arrive aux maisons par des câbles aériens (conséquence de 28 ?)
30)   Pas de bol, le trou dans la couche d’ozone est un peu au dessus de l’Australie, on attrape assez vite un coup de soleil et les indices de crème sont évalués plus haut qu’en France (il n’y a que des crèmes 15 et 30, et ça bourrine pas mal).
31)   Les pauses entre les cours (ou récréations) s’appellent « morning/afternoon tea ».
32)   Quand on parle à des professionnels par téléphone ils te demandent ton prénom et te tutoient. Ca peut paraitre plus cool qu’en France, mais ça peut vite devenir n’importe quoi (cf 7).
33)   Il n’y a pas de machines à café ici, pour s’en procurer il faut aller dans un des nombreux coffee shops qui prolifèrent (une bonne trentaine sur le campus je dirais par exemple). Du coup c’est plus cher aussi…
34)   Quand on paye par carte bleue, on a le choix entre 3 « accounts » : Credit, Cheque, Savings. J’ai toujours pas compris la différence, j’essaye d’alterner un peu mais je suis pas sur que ça soit la bonne solution.
35)   L’eau du robinet de Brisbane est une des plus « propres » du monde. Ils y mettent même du fluor pour réduire les problèmes de dents dans la région.
36)   Ici les sports populaires sont le cricket, le rugby (à 13 ET à 15), le football australien. Le foot commence à faire son trou, les matches de champion’s league sont tous diffusés à la TV nationale.
37)   A cause de l’humidité, il est commun de garder son pain congelé, et tous les toasters ont une fonction qui décongèle ton pain. C’est stylé, mais du coup tu manges que des toasts.
38)   Il faut en général 3 secondes à n’importe qui pour deviner que je suis français. Mon objectif : attraper l’accent d’ici avant de partir.
39)   L’Australie est le pays qui a la plus haute consommation d’eau par habitant au monde
40)   La capitale, Canberra, est considérée comme « has-been » et on fait plein de blagues à son sujet. D’ailleurs son histoire est marrante, Sydney et Melbourne se tapaient dessus pour être la capitale, finalement on a construit une ville (vers 1915) entre les 2 pour les calmer.
41)   Il faut faire gaffe avec les ascenseurs : il n’y a que des chiffres, le 1 représente le sous-sol et le 2 est le RDC (mais… ?).
42)   Fort heureusement, les Australiens utilisent le mètre, le kilo et tous leurs amis.
43)   Le Nutella existe, mais dans des pots en plastique.
44)   Le Queensland (comme 2 autres états, sur 7) ne fait pas de changement d’heure. Par contre, 4 autres états le font, du coup c’est un peu le bordel quand tu voyages entre plusieurs états.
45)   Il y a une énorme immigration en Australie, et certains lui prédisent des problèmes de surpopulation… alors que la densité de population est 50 fois plus faible qu’en Moldavie.
46)   Il y a des requins taureau dans la Brisbane river.
47)   La nuit, les arbres de la ville grouillent de chauve souris géantes. D’ailleurs à la « HH des clubs » de mon université, il y avait une assoce de protection des chauve souris qui recrutait.
48)   Il y a moyen de se faire défoncer violemment si on a un retard de 3 jours sur le paiement du loyer mensuel.
49)   Les réseaux de bus sont mal foutus, les bus sont en général en avance et rares, et chaque déplacement devient un défi.
50)  L'Australie existe depuis le 1 janvier 1901